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Chirens | 2021-10-01

Accueils sur mesure

S’installer en coloc’, la démarche esttendance et prisée chez les jeunes. Mais pas seulement. Les seniors aussi sont en passe de se l’approprier. A l’image de l’initiative portée par la société «Age et vie», née en Bourgogne mais qui essaime dans toute la France et notamment en Isère, à Chirens, dans le pays voironnais. Elle propose aux personnes âgées dépendantes une colocation adaptée à leurs besoins.
Sur le papier, la proposition est alléchante.
La société construit une maison de plainpied intégrant comme élément central une grande pièce de vie – composée d’une cuisine ouverte sur une salle à manger et un salon – autour de laquelle sont réparties huit chambres de 30 mètres carré, chacune pouvant accueillir une personne seule ou un couple et donnant directement sur un extérieur. L’intendance de la maison (courses, repas, lingerie…) et les soins aux personnes sont assurés 24 heures sur 24, 365 jours par an, par sixauxiliaires de vie embauchées à temps plein. «Tout est mis en oeuvre pour faire plaisir aux colocataires et leur permettre de se sentir aux mieux. Par exemple, les repas réalisés à partir de produits frais et locaux sont préparés par les auxiliaires de vie. Les résidents peuvent autant qu ‘ils le souhaitent participer, par leurs suggestions ou leur aide pour faire les courses, cuisiner, mettre et débarrasser le couvert… Toutes leurs initiatives sont encouragées car elles leur permettent de maintenir leur autonomie et de se sentir utile», précise Julien Comparet, chargé de communication pour «Age et vie».
Lacolocation est accessible aux personnes âgées dépendantes classées au sein des Gir 2 à 5 *. «il est important pour nous qu’elles puissent participer à la vie du foyer et notamment aux repas et quelles ne soient pas atteintes de troubles cognitifs trop importants pouvant représenter un danger pour elles ou autrui», souligne Julien Comparet. Grâce à la présence des auxiliaires de vie (la responsable de la maison et son adjointe vivent même à l’étage de la maison), la sécurité des colocataires est assurée en permanence. Le coût mensuel de cet hébergement comprenant le loyer, les frais alimentaires et toutes les prestations d’aide à la personne s’élève à 1 600 euros.
Alternative intéressante
Chirens a été contactée par la société « Age et vie » parce quelle répondait à leurs attentes en matière de tissu commercial et médical. Les élus de la commune de 2 300 habitants ont été, se lon Christine Guttin, maire de Chirens, « unanimement séduits par cette formule de petite structure familiale, inédite en Isère, qui nous permettra de garder nos anciens Chirennois dans le village ou d’accueillir les ascendants de nos concitoyens. Car il s’agit d’une alternative intéressante pour répondre à un vrai besoin d’hébergement des personnes âgées», souligne l’élue. D’autant quelle a vocation à s’intégrer dans le projet d’aménagement du coeur de village qui vise, d’ici deux à trois ans, à rassembler autour de la mairie, de l’église et du terrain de boules, une maison médicale, des habitations et 300 mètres carrés de commerces. Pour permettre la construction des deux maisons qui accueilleront chacune huit colocataires, la commune a vendu un terrain qui lui appartenait à « Age et vie».
Suzanne Buissière, âgée de 101 printemps, s’apprête à quitter son appartement de Voiron pour intégrer la colocation. Ayant déjà testé l’Ehpad qui ne l’a pas convaincue, mais ne pouvant rester seule chez elle, elle espère beaucoup de « cette formule de petite dimension qui lui permettra quand même de rompre sa solitude, de se rapprocher de sa nièce, d’avoir toujours les mêmes personnes qui s’occupent d’elle et d’être en sécurité 24 heures sur 24».
« Lâcher et souffler »
Une autre initiative consistant à accueillir les personnes âgées atteintes de troubles neurodégénératifs de type Alzheimer ou apparentés est sur le point de voir le jour, à Froges dans la vallée du Grésivaudan.
Il s’agit de l’accueil de jour « Belle val lée » qui ouvrira ses portes à compter du 1er mai. « Ouvert sur les montagnes environnantes et sur un jardin thérapeutique, le bâtiment est lumineux et chaleureux. A l’intérieur, tout a été pensé pour que les personnes accueillies se sentent comme à la maison. On al ’impression d’être dans un nid douillet », détaille Françoise Midali, vice-présidente à la solidarité et au lien social à la communauté de communes du Grésivaudan.
Conçu pour accueillir neuf personnes, à raison de une à trois fois par semaine et par personne, cet accueil de jour est animé par une équipe pluridisciplinaire (un responsable du pôle hébergement, des aides-soignantes, une aide médico-psychologique, un agent de service d’hébergement et un psychologue). Son objectif est de permettre aux personnes qui le fréquenteront de (re)tisser du lien social et de préserver et de maintenir leur autonomie en stimulant leurs capacités grâce à la réalisation de différentes activités ou ateliers. Mais il a également vocation à faire bénéficier les familles d’un temps de répit indispensable tant leur investissement pour accompagner leur proche est important. Consciente de l’attente suscitée parce projet, Françoise Midali se dit « très heureuse » de son aboutissement, car comme elle indique elle-même : « U faut que les aidants aient la possibilité de prendre soin d’eux. Même si c ‘est souvent très difficile pour eux de « lâcher et de souffler», il le faut. Car le risque de s’épuiser physiquement et moralement et de partir avant la personne aidée est réel. » Le coût de l’opération s’élève à 868 000 euros TTC, subventionné à hauteur de 134 820 euros par le Conseil départemental de l’Isère et de 95251 euros par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

TERRE DAUPHINOISE – 15 avril 2021

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