Baccarat | 2021-10-01
Deux établissements Ages et Vie ont été récemment inaugurés à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle.
Traditionnellement associée aux étudiants ou aux jeunes travailleurs, la colocation touche de nouvelles catégories. À Baccarat, commune située au sud-est de Nancy, des maisons de colocation ont été inaugurées lundi 12 octobre par le groupe Korian, spécialisé dans les Ehpad. Les deux établissements «Ages et Vie» en question accueilleront seize personnes âgées à partir du 4 novembre. Un concept relativement récent qui s’étend progressivement sur le territoire.
« La colocation de Baccarat est la 65ème de la sorte à ouvrir ses portes en France », explique Charles-Antoine Pinel, directeur général France du pôle Seniors de Korian. Le concept est simple : pour la somme de 1500 à 1700 euros par mois, une personne en perte d’autonomie peut emménager dans un de ces établissements, où elle dispose de son espace personnel – une chambre et une salle de bains – et partage les pièces communes – salle à manger et cuisine – avec sept autres locataires. Trois auxiliaires de vie sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour aider les seniors au quotidien.
Jusqu’à récemment, toutes les maisons de colocation senior se trouvaient Bourgogne-Franche-Comté. Celle de Baccarat est la deuxième en dehors de la région et la première de Meurthe-et-Moselle. Le département en comptera bientôt six autres. « Le concept de colocation pour seniors a été créé il y a 10 ans par la société franc-comtoise Ages et Vie », dont Korian détient 70%, explique le directeur général. « Initialement, l’offre n’était proposée qu’en Bourgogne-Franche-Comté. Korian a pour objectif de développer cette solution de proximité partout sur le territoire national ».
C’est avec optimisme que Korian envisage son offre de colocations pour seniors. « D’ici 2024, nous comptons ouvrir 250 autres maisons de ce type en France », détaille Charles-Antoine Pinel. « Ces prévisions positives s’expliquent par une forte demande : lorsque nous avons proposé l’idée à quelque 6500 maires de France, plus de 1500 d’entre eux ont répondu avec enthousiasme à notre offre et ont affirmé avoir besoin d’une telle solution dans leur commune. »
Une structure qui «permet aux seniors de rompre avec l’isolement»
Baccarat n’est qu’un début. « Nous avons noué un partenariat avec Ages et Vie en 2017 » précise Charles-Antoine Pinel, persuadé du potentiel de cette offre. « La maison de colocation se présente comme une bonne alternative aux Ehpad pour ceux qui ne peuvent plus rester à domicile : structure à taille humaine au coeur des villages, elle permet aux seniors de rompre avec l’isolement, de rester près de leur lieu d’origine, avec un accompagnement 24 heures sur 24 », poursuit-il.
Car l’objectif premier du concept Ages et Vie est d’intégrer au maximum les aînés dans la vie de la commune.
« Pour cela, plusieurs moyens sont mis en oeuvre », explique Julien Comparet, chargé de communication Ages et Vie. Le principe même de la colocation permet aux personnes proches en âge de se retrouver, et «dans les maisons qui existent déjà, l’ambiance est plutôt très bonne (sic) », témoigne-t-il.
Ensuite, « le mélange entre seniors et jeunes est fortement encouragé », poursuit Julien Comparet. Un mélange qui sera particulièrement facilité au nouveau centre de colocation de Baccarat, situé juste à côté de l’école du quartier . « Sur certains sites Ages et Vie, des jumelages avec les classes maternelles des écoles se sont créés. Dans la maison de Besançon par exemple, les colocataires partagent le goûter avec les enfants d’une école voisine et les temps de récréation ». Le jardin qui accompagne les maisons est par ailleurs accessible à tout le voisinage « dans un esprit d’ouverture et de rencontre ». Enfin les auxiliaires de vie organisent régulièrement des activités, au sein de la colocation ou à l’extérieur,
sur la demande des locataires. « Séance de cinéma, après-midi à la bibliothèque, session de gym douce, conférences… toutes ces activités permettent aux seniors de continuer à vivre comme avant et de participer à la vie de la commune », d’après Julien Comparet.
«L’objectif est de se sentir comme à la maison» Si quitter son domicile d’origine peut être inquiétant pour les seniors, le chargé de communication d’Ages et Vie rappelle que « l’objectif est de se sentir comme à la maison ». « Les locataires peuvent venir seuls ou en couples, avec ou sans animal de compagnie, apporter leurs meubles et leur décoration. » Et même si Tous les auxiliaires de vie s’occupent des courses et des repas, « les occupants de la maison peuvent tout à fait participer à ces tâches ménagères. »
« Se sentir chez soi, mais aussi évoluer dans un environnement sécurisant : c’est ce qu’on souhaite offrir à nos locataires » résume Julien Comparet. Pour cela, trois appartements sont aménagés à l’étage des maisons pour les auxiliaires de vie , dont certains s’installent avec leur famille. En plus de ce personnel disponible en permanence, une infirmière passe tous les jours à la colocation, et un médecin une fois par semaine.
Enfin, si la société Ages et Vie souhaite que la maison de colocation soit le dernier domicile de tous ses occupants, « lorsque le comportement d’un d’entre eux devient trop dangereux pour les autres, à cause d’un stade avancé de la maladie d’Alzheimer par exemple, nous ne pouvons plus l’accueillir dans cette structure et le redirigeons vers un établissement plus adapté à son état de santé », en Ehpad, dont 300 en France sont détenus par le groupe Korian.
www.lefigaro.fr – 16 octobre 2020