Montfort-sur-Risle | 2021-10-01
Après avoir repris son fauteuil de maire le 25 février dernier, Jean-Luc Barre revient dans un entretien sur ce nouveau mandat et ce qu’il implique pour la vie de la commune.
Il aura fallu 8 petits mois pour qu’il retrouve la tête de la commune. L’ancien maire de Montfort-sur-Risle, Jean-Luc Barre, a été réintronisé au cours d’un conseil municipal exceptionnel le 25 février dernier. Son successeur, désormais devenu prédécesseur, Michel Pierre, avait démissionné de ses fonctions quelques jours plus tôt. Le nouveau maire déjà plein d’expérience nous a accordé un entretien :
Quel effet vous fait ces retrouvailles avec votre ancien fauteuil de maire ?
Jean-Luc Barre : « Ça fait tout drôle ! Je n’avais pas prévu de me retrouver de nouveau à cette place. J’avais décidé d’arrêter et de laisser la place aux jeunes, même si je donnais toujours un coup de main à Michel Pierre en tant que deuxième adjoint, notamment pour les finances.
Justement, vous disiez en février 2020 ne pas vous sentir capable « d’aller jusqu’au bout » si vous repartiez pour un nouveau mandat de maire. Qu’en est il aujourd’hui ?
Vous savez, ça fait 50 ans que je suis dans la vie politique. Je suis arrivé à Montfort en 1982 et j’y ai vécu toutes les situations. Aujourd’hui j’ai 77 ans et je compte bien aller jusqu’au bout. Lors du dernier conseil municipal, j’ai été le seul à me présenter. Personne n’a voulu se proposer alors j’ai décidé d’y aller, par défaut. Si quelqu’un d’autre avait voulu prendre cette place, je lui aurais laissé sans problème. Maintenant, je dois former un nouveau poulain pour qu’il prenne ma place lors des prochaines élections.
Qu’est-ce qui a motivé la démission de Michel Pierre ?
Avant toute chose, je voudrais rendre hommage à Michel Pierre. Il a subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire et a été poursuivi dès le début de son mandat par la malchance. À cause des confinements successifs, on a perdu environ 10 % de nos recettes de fonctionnement. Quand on sait qu’on a normalement, chaque année, un budget de 600 000 euros, on ne s’en remet pas. Ça reste quelqu’un de dynamique, d’entreprenant et c’est pour ça que je l’avais choisi pour me succéder. J’avais toute confiance en lui et son projet. Mais c’est aussi quelqu’un de sensible, qui prend les choses facilement à coeur.
Il absorbe tout comme une éponge. Un maire doit essayer d’être au-dessus de tout ça. Malheureusement, il a du mal à essorer, et c’est terrible. Alors, je l’ai vu décliner petit à petit. Quand il était premier adjoint, je le voyais toujours siffler à la mairie. Aujourd’hui, il ne siffle plus du tout.
Que répondez-vous aux critiques qui vous sont faites, notamment sur le manque de renouveau et d’une éventuelle manoeuvre politique pour que vous retrouviez la tête de Montfort ?
Il y a eu ce genre de critiques ? Ça ne m’intéresse pas. Je ne m’attarde pas là-dessus.
Désormais, quel est le plan pour la commune ? Qu’implique votre nouvelle nomination ?
Ça ne change pas grandchose. Nous allons surtout devoir tirer les conséquences financières de la Covid-19 et donc, ça implique de devoir faire des économies. Sans toucher aux services qu’on doit aux habitants, nous devons réduire le personnel. Nous sommes déjà passés de 13 à 12 employés communaux et on devra peut-être en supprimer d’autres. Avant, on laissait aussi gratuitement les salles des fêtes aux associations mais, désormais, on ne peut plus. Elles devront payer comme les autres pendant un temps. Il faut faire des efforts mais, attention, il n’y a pas non plus péril dans la demeure. On a perdu 100 000 euros de budget à cause de la crise sanitaire mais on n’est pas non plus en difficulté financière. On est moins bien qu’avant et on va devoir, pour l’heure, recentrer les actions du conseil municipal sur quelques opérations.
Sur quels projets allez-vous vous recentrer ?
Pour 2021, je vais déjà reprendre le dossier de la RD 130 (Route départementale 130, NDLR). Ça fait 4 ans que je me bats avec le département pour arranger cette situation. Je vais essayer de relancer la préfecture sur le sujet. Quand j’avais été élu maire la première fois, j’avais refait tout le centre-ville.
400 000 euros de travaux pour les rénovations. Aujourd’hui, c’est comme si j’avais brûlé ces 400 000 euros. Les camions ont complètement détruit la route. Alors il va falloir trouver une solution. Je voudrais mettre des radars partout pour les forcer à ralentir ou même, je l’espère, les faire dévier. En tout cas, les poids lourds, je n’en veux plus.
On va aussi se concentrer sur le lotissement prévu derrière l’école du Franc Manoir. Mais, le projet de résidence de retraités d’Âge & Vie ne figure plus au programme. Les démarches ont été compliquées à cause de la ligne de chemin de fer qui passe à côté du terrain. Aujourd’hui ils regrettent mais ce sera sans eux. Enfin, on va finaliser les travaux du mur du gîte du château de La Motte. Il reste encore une tranche à terminer.
COURRIER DE L’EURE – 24 mars 2021