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Châtenoy-en-Bresse | 2021-10-01

Toutes les communes bressanes auront-elles leur maison pour seniors « Ages et vie » ?

Aujourd’hui, au moins six communes de Bresse discutent avec la société Ages et vie pour la construction de résidences seniors, ou maisons, comme les nomme l’entreprise. Si chacune croit fermement à une implantation, toutes sont elles viables ?
E n regardant la carte de France, l’implantation est tentaculaire. Débutant son activité dans le Doubs en 2008, l’entreprise Âges et vie souhaite aujourd’hui s’implanter par tout sur le territoire national.
Certaines maisons pour seniors sont déjà construites, dont la plupart en Franche-Comté, 60 chantiers sont en cours, et 300 nouvelles implantations sont prévues.
Actuellement la Bresse n’en compte pas, mais quelques installations existent déjà aux alentours, à St-Léger-sur-Dheune dans le département, au Deschaux pour le Jura. Et beaucoup d’autres sont en construction.
Et le territoire compte et accueille régulièrement une commerciale de l’entreprise. Depuis quelques mois, au moins six communes de Bresse ont souhaité commencer une étude avec la société bisontine. Sornay, Montpont, Beaurepaire, Simandre, Romenay et Varennes-St-Sauveur, sont toutes sur la liste pour espérer recevoir une « maison » Âges et vie. Chaque projet permet l’accueil de 16 personnes âgées, plus ou moins autonomes, et à chaque fois, six personnes pour s’en occuper 24h/24 (voir ci-contre).
Mais ce qui semble être la bonne opération pour les communes de garder leurs aînés est-il vraiment envisageable en si grand nombre et avec une telle proximité ?
La course aux projets
À Besançon, Julien Comparet, responsable communication de l’entreprise donne des éléments de réponse. « Aujourd’hui, nous avons défini des critères pour pouvoir s’installer dans une commune. On suppose qu’elle ait un médecin, des infirmiers, et une pharmacie surplace. Il faut aussi qu’on soit d’accord avec les communes sur le terrain. » Ces critères cités, ils ne sont pas remplis par toutes les communes en attente.
Mais parfois, la proximité d’autres médecins semble suffire, comme ce peut être le cas à Chaumergy, qui ne compte pas de médecin (voir ci-dessous).
Tout cela fait l’objet de négociations entre l’entreprise et la commune. Elles peuvent durer d’un à deux ans. Et pour l’heure en Bresse, selon l’entreprise, le projet le plus avancé semble celui de Varennes-St-Sauveur dont l’avant-projet sommaire devrait bientôt être validé. Pour les autres, rien n’est encore définitif. «Je ne sais pas encore lesquels vont aboutir » poursuit Julien Comparet.
Mais peuvent elles toutes être construites ? Car cela requiert un investissement conséquent, mais aussi l’embauche de 6 personnes à plein temps en roulement sur chaque site. Cela ne semble pas perturber l’entreprise « Tous les projets n’aboutiront peut-être pas, mais il est possible de s’implanter partout, peut-être pas dans le même temps sur un secteur proche, avec un décalage » précise le communicant. Ce dernier livre notamment l’exemple de la couronne de Besançon, où 7 maisons sont installées.
Mauvais souvenirs
On ne demande qu’à le croire mais prudence est mère de sûreté dit-on. D’autant que la Bresse a été échaudée il y a quelques années par le concept de Villa familly. Le modèle était le même, en beaucoup plus modeste, et a rapidement été déserté. Ainsi Varennes-St-Sauveur, Montpont et Raney portent encore les stigmates de coquilles rapidement vidées. La faute à des financements plus qu’étranges et des difficultés à trouver du personnel jour et nuit.
Mais alors, pour quoi cette étonnante marque de confiance de nos élus de tous bords à ce projet tentaculaire qui se déploie à très grande vitesse ?
Un actionnaire de choix La réponse n’est pas à chercher du côté de Besançon, mais bien plus haut. Depuis 2018, si le concept fait des petits partout, c’est que le leader des maisons de retraite en Europe, le groupe Korian (qui possède notamment l’Ehpad de Varennes-et-Sauveur) a acquis 70 % du capital d’Âges et vie (laissant 30 % aux trois fondateurs). Le Crédit agricole assurances et la Banque des territoires y ont également mis leur nez, et leurs deniers.
Sophie Boissard, directrice générale du groupe Korian explique d’ailleurs dans un communiqué : « Le concept des maisons Âges & Vie est très complémentaire de l’offre déjà existante de Korian. Il va nous permettre d’élargir nos services de manière innovante vers des personnes plus autonomes. Nous allons apporter toute notre expertise à l’entreprise pour lui permettre d’intensifier son développement». Dès lors, le développement n’a plus de limites. Tout comme le porte-monnaie ou l’emploi des auxiliaires de vie sur place.
2 000 emplois sont d’ailleurs prévus à terme. Et comme l’explique un maire « Le personnel est recherché localement, mais s’ils n’en trouvent, il peut venir de chez eux ».
Les maisons Âges et vie ont désormais des reins plu que solides. Reste à suivre le fonctionnement des premières maisons bressanes.

INDEPENDANT DU LOUHANNAIS ET DU JURA – 22 décembre 2020

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